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La désillusion professionnelle des jeunes de 16-30 ans : l’alternance comme meilleur remède ?

Ah ces jeunes, y’en a pas un qui veuille mettre la main à la pâte aujourd’hui !

Le mythe du jeune tire-au-flanc revient souvent en temps de crise, et nous en faisons encore les frais aujourd’hui. Derrière une mauvaise compréhension (pour ne pas dire, « paresseuse ») de l’état d’esprit générationnel, on a vite fait de peindre un triste portrait de tout un pan de la population. Or, en ces temps de grands bouleversements économiques, politiques et technologiques, les jeunes se retrouvent confrontés à des problèmes spécifiques qu’il faut d’abord savoir appréhender. D’autant que les études sont claires : les jeunes veulent travailler, au moins autant que leurs aînés. Mais pas n’importe comment.

Un décalage entre les attentes et la réalité

D’après une étude de l’institut Montaigne publiée en avril 2025, 66% des jeunes âgés entre 16 et 30 ans perçoivent, à divers degrés, un décalage entre ce qu’ils attendaient de leur expérience professionnelle et ce qu’ils vivent concrètement sur le terrain. Les raisons de cette désillusion chez les jeunes actifs sont multiples, et mettent surtout au premier plan certains des grands défis de demain, notamment au niveau des conditions de travail et de l’orientation.

Une affaire de bien-être

Le profil, les angoisses et les revendications du jeune travailleur d’hier n’ont plus grand-chose à voir avec les attentes de la nouvelle génération. La tertiarisation massive de l’économie, de pair avec le recul de l’industrie, ont radicalement transformé la vie professionnelle et déplacé les inquiétudes du terrain physique au psychologique. Auparavant, dans un environnement où régnait le travail manuel, on craignait de se blesser. Aujourd’hui, on parle moins de risques physiques, et davantage de risques psychosociaux. En tête : le stress, nourri par la relation avec les collègues, le public ou la hiérarchie. Des variables bien plus subtiles et obsédantes que de « simples » contraintes physiques. Si bien que le stress, toujours selon l’étude de l’institut Montaigne, figure en seconde position des sources de frustration des jeunes actifs, derrière la rémunération, et devant la sûreté de l’emploi ou la mobilité.

Sans surprise, c’est dans les secteurs du commerce, des services, de l’enseignement et de la santé que la question du stress décroche la première place des préoccupations de la jeune génération. L’humain peut être perçu comme une source d’angoisse bien plus pesante qu’une machine d’usine. Et les chiffres du harcèlement l’attestent : 27% des interrogés pour l’étude de l’institut Montaigne déclarent avoir déjà souffert des effets corrosifs et durables du harcèlement moral. Et 9% du traumatisme du harcèlement sexuel. Des blessures qui ne se soignent pas juste avec du repos et une attelle.

Désillusion au travail chez les jeunes : une employée brandit une pancarte "help".

La rémunération au cœur des inquiétudes

Selon le baromètre DJEPVA portant sur les jeunes au travail en 2023, 68% des jeunes de 15 à 30 ans sont attentifs au niveau de rémunération de leur emploi. Des chiffres soutenus par l’étude de l’institut Montaigne qui montre que, globalement, la première source de frustration des jeunes travailleurs est effectivement la rémunération.

Non, l’argent n’est pas l’alpha et l’oméga de la jeunesse, mais il reste logiquement un aboutissement primordial de son parcours. Le premier salaire, c’est l’assurance de l’émancipation, de l’indépendance financière. Mais l’étude met en évidence que ce n’est pas seulement le montant concret du bulletin de paye qui est source de frustration chez les jeunes : c’est d’abord le décalage entre ce qui était espéré, et ce qui est inscrit sur le papier. Si bien que le niveau de rémunération constitue le principal moteur de décision dans le changement d’entreprise, obligeant le démissionnaire à potentiellement repasser par la case formation. Encore faudra-t-il, à ce moment-là, trouver la bonne.

Le casse-tête de l’orientation

Selon l’institut Montaigne, 52% des jeunes portent un regard critique sur leur orientation. Le chiffre monte à 77% lorsqu’il est question d’évoquer le stress généré par l’utilisation de la plateforme Parcoursup, cible de nombreuses complaintes depuis sa mise en ligne en 2018. Mais ces critiques remontent jusqu’au niveau scolaire, et semblent traduire un problème de fond qu’il faudra tôt ou tard adresser dans son ensemble.

À ce sujet, le niveau de désillusion des jeunes au travail varie en fonction des études et de la filière choisie. Par exemple, les plus diplômés des filières lettres, sciences humaines et sciences sociales accusent le coup devant les opportunités très limitées qui se présentent à eux au sortir des études. Sont-ils seulement assez informés sur la rareté des débouchés ?

En écho à notre article sur la réorientation, l’enquête de l’institut Montaigne souligne l’importance fondamentale du bon parcours d’études pour éviter l’insatisfaction dans la vie professionnelle. Les conséquences d’une mauvaise orientation ne se résument pas à des années de perdues : la frustration ternit durablement la vision du monde du travail. On en arrive à des conclusions très préoccupantes montrant que près de quatre jeunes sur dix seraient prêts à renoncer au travail, ou au mieux à revoir considérablement à la baisse des exigences pourtant légitimes.

L’alternance, remède à l’insatisfaction ?

L’argument peut paraître simple : pour éviter de voir ses attentes démolies par la réalité du travail, autant mettre un pied dans la vie active dès le parcours d’études ! C’est en substance ce que propose l’alternance, mais ses bienfaits ne se limitent pas à un simple mélange des genres. Elle peut être une réponse solide à cette désillusion qui mine les jeunes actifs.

De meilleures chances de recrutement

L’alternance a le vent en poupe. D’après l’APEC, quatre jeunes diplômés sur dix ont passé une partie de leur formation en alternance en 2020, alors qu’ils n’étaient qu’un tiers en 2015. Les chiffres plus récents du ministère du Travail confirment cette dynamique.

Une tendance à la hausse justifiée par un taux d’insertion professionnelle élevé : notre article fait l’inventaire de ces chiffres témoignant d’un écart souvent significatif entre les alternants et les étudiants suivant la voie scolaire.

Toujours selon l’APEC, chez les 40% d’alternants diplômés, 90% avaient un emploi un an après la fin de leur formation. Chez les non-alternants, on n’en est qu’à 75%. De même, les trois quarts des jeunes en emploi post-alternance ont décroché un CDI, pour seulement 60% chez les autres. Enfin, 16% des alternants avouent disposer d’un job alimentaire, contre 22% pour les non-alternants.

L’alternance est donc un moteur de stabilité financière à long terme, en plus de pouvoir servir de passerelle immédiate entre formation et emploi sur un même lieu de travail. Selon le SIES, rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les alternants manifestent de plus hauts taux de satisfaction et d’adéquation vis-à-vis de leur emploi, un meilleur salaire et une plus grande stabilité.

L’alternance comme zone tampon entre études et emploi

Les chiffres le disent : l’alternance met le pied à l’étrier, et consolide les perspectives d’emploi en sortie de formation. En conséquence, elle amortit l’anxiété projetée vers l’avenir, ce qui est un poids en moins pour une génération ayant fait du stress l’une de ses principales préoccupations.

Mais cette entrée progressive dans le monde du travail résout un deuxième problème. En effet, toujours selon l’APEC, 51% des étudiants estiment mal connaître le droit du travail, et 39% disent se sentir peu familiers avec les différents types de contrats. Si comme le dit l’adage, nul n’est censé ignorer la loi, la jeunesse estime légitimement qu’une meilleure information sur ces sujets s’avère nécessaire, pour éviter la douche froide devant les premiers contrats et bulletins de salaire. Or, l’apprentissage est un premier contact progressif avec l’emploi, une œillère sur un futur cadre de travail – l’embauche de la plupart des alternants se faisant souvent au sein de l’entreprise où s’est déroulé la formation !

De la même manière, l’alternance évite un grand saut dans l’abstrait, source de bien des déconvenues pour ceux se plaignant d’une orientation inadaptée. Il est ici question de concret, d’expérience tangible d’un débouché futur, dont on découvre les spécificités sur le terrain.

La flexibilité, une réponse au besoin d’équilibre

L’étude de l’institut Montaigne confirme les conclusions de l’enquête de Deloitte, qui au niveau mondial a constaté l’importance massive accordée à l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, chez la génération Z comme chez les millenials. Ils sont un tiers, parmi 23,000 répondants, à pointer du doigt la question de cet équilibre comme un fort vecteur de stress.

Les formations de l’iSCOD assurent une flexibilité continue grâce aux rentrées décalées, et des cours à suivre en ligne à son rythme. Ceux voguant sur les eaux capricieuses de la réorientation trouveront dans le large catalogue du site la formation (et surtout les modalités) pouvant s’adapter à leur situation !

Deux employés se font un high five de loin.

La valorisation par le travail, renfort du bien-être ?

Dans un article de 2021 publié dans la revue Orientation Scolaire et Professionnelle, trois chercheurs (E. Dose, P. Desrumaux et G. Manzano Garcia) ont identifié des conséquences positives entre l’alternance et son impact sur l’estime de soi et la santé psychologique.

Il n’est bien sûr pas question de trouver des solutions simples à des problèmes complexes, et supprimer définitivement le stress de l’expérience professionnelle a tout d’un rêve. Mais les conclusions des chercheurs répondent favorablement aux cris d’alerte de la jeunesse concernant le stress et ses nouvelles sources. Nous les citerons ici directement : « l’alternance renforce l’estime de soi des étudiant(e)s. Celle-ci va impacter positivement le bien-être. Non seulement une estime de soi élevée génère une bonne appréciation de son propre travail et de son environnement, mais elle facilite également les relations sociales et la réciprocité. »

Si la jeunesse est en quête de sens, et que son bien-être dépend au moins en partie du sentiment d’être utile, ces conclusions semblent bien appuyer l’idée que l’alternance est un outil solide pour contrer le fléau de la désillusion. Car si les chiffres du salaire des alternants ou celui de leur taux d’insertion sont des éléments quantifiables, et donc facilement convaincants, l’aspect plus subtil de l’estime de soi ne doit surtout pas être ignoré. Parce qu’aux yeux des jeunes actifs, c’est ce qui pourrait faire toute la différence pour mettre fin à la désillusion qui plombe leur relation au travail.

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