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reelection de macron : vers une politique toujours favorable à l'alternance ?

Réélection de Macron : la poursuite d’une politique favorisant l’alternance ?

Ces dernières années, l’alternance a le vent en poupe. Et pour cause, la politique menée par le gouvernement sortant a très largement favorisé ce mode d’apprentissage. Le fait est que ce boom de l’alternance ne semble pas près de s’arrêter, puisque la réélection d’Emmanuel Macron devrait prolonger la tendance en faisant de l’alternance un tremplin de choix pour entrer dans la vie active tout en se formant. Preuve s’il en fallait, l’annonce toute récente d’une prolongation des aides à l’alternance « au moins jusqu’à la fin de l’année » par Olivier Dussopt, nouveau ministre du Travail.

Qu’est ce que l’alternance ? 

L’alternance est un système de formation qui permet de se former à un métier tout en s’intégrant dans la vie professionnelle et la culture de l’entreprise. Pour cela, l’étudiant alterne des phases théoriques (école, université, etc.) et pratiques (en entreprise). L’apprenti perçoit alors un salaire et se confronte à la réalité de son futur métier. 

Si toutes remplissent le même objectif, il existe 2 formes d’alternance : 

Contrat d’apprentissage

Le contrat d’apprentissage est signé entre un employeur et un salarié en formation initiale. Il permet ainsi une formation pratique à un jeune en voie d’obtention d’un diplôme d’État (CAP, Baccalauréat, BTS, Licence, Master, etc.). Mais aussi d’un titre inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), géré par France compétences depuis 2019. Le plus souvent, le contrat d’apprentissage se fait donc en formation initiale.

Contrat de professionnalisation

Tout comme le contrat d’apprentissage, il s’agit d’un contrat signé entre un employeur et un  salarié en formation. La différence entre ces deux types de contrat tient au fait que le contrat de professionnalisation est principalement destiné à la formation continue. Là encore, ce type de contrat permet à la fois une formation théorique et pratique en vue de l’acquisition d’une qualification professionnelle (diplôme, titre, certificat de qualification professionnelle) reconnue par l’État ou la branche professionnelle visée. 

Selon votre profil donc, il existe un contrat d’alternance qui vous correspond !

L’alternance, un format valorisé par les recruteurs 

En 2020, une étude de terrain avait été menée par l’institut de sondage YouGov pour ISCOD. Cette enquête a été réalisée auprès de 502 recruteurs (ressources humaines, dirigeants d’entreprise et décisionnaires). Elle questionne la perception et la pratique des entreprises en matière d’apprentissage. D’après cette étude, les résultats sont très encourageants.

Les recruteurs voient d’un bon œil la formation en alternance et l’apprentissage de qualité qu’elle offre aux jeunes générations. Ils voient en elles les futurs membres de leur équipe ! En effet, malgré les lourdes démarches administratives (que les recruteurs placent en bas de la liste), l’alternance est vue par les RH et les décisionnaires comme une bonne façon de recruter en limitant les coûts (en 2ᵉ position sur la liste).

Plus qu’une simple réduction des coûts relatifs à l’embauche (aides financières, exonérations de charges patronales et sociales), l’alternance est belle et bien considérée comme un levier de pré-recrutement (3ᵉ position). Voire même comme une alternative de choix au recrutement d’un salarié en CDD ou en CDI (4ᵉ position).

Se former en alternance permettrait donc aux jeunes, en parallèle de leur apprentissage théorique, de mettre un pied dans l’entreprise. Entreprise qui pourrait être celle dans laquelle ils évolueront une fois diplômés ! Et les chiffres de notre enquête sont très parlants à ce propos. Parmi les recruteurs ayant engagé des alternants au cours des 3 dernières années, 81% déclarent avoir embauché un alternant en CDD ou en CDI à la fin de son contrat ! 

L’impact limité de la crise sur l’alternance

La crise que nous avons traversée est source d’inquiétudes pour de nombreuses entreprises et salariés. Il en va de même pour les jeunes diplômés ou les apprentis à la recherche de leur premier emploi. Pourtant, 44% des RH et dirigeants interrogés dans le cadre de la très récente enquête estiment que la crise du Covid-19 n’a pas eu d’impact quant au recrutement d’alternants. 

Toutefois, on doit relativiser ce chiffre, notamment auprès des entreprises étant déjà familières avec ce type de contrats. Les réponses sont assez partagées sur le recrutement d’alternants à l’heure Covid-19 :

  • 25% d’entre elles ne perçoivent aucun effet de la crise sur l’embauche des alternants
  • 32% se sont vues recruter davantage d’alternants 
  • 27% ont diminué ce genre d’embauches 

Si ces dernières paraissent mitigées, c’est aussi que nous sortons d’une crise qui laisse l’avenir de certaines entreprises incertain, avec des structures plus ou moins fragilisées.

Mais les réponses aux autres questions sont très prometteuses. En effet, la satisfaction des entreprises ayant recruté un alternant ces dernières années n’est plus à démontrer. C’est ce que prouve le très haut taux d’embauche en CDI ou CDD à la sortie d’un contrat d’alternance (81%). Au-delà de l’embauche, d’autres signes sont positifs pour l’avenir. C’est le cas de la volonté croissante des recruteurs d’avoir recours à ce type de contrats. Encore une fois, avec 67% des personnes interrogées, c’est une large majorité d’entre-elles qui envisageaient de recruter des alternants au cours des 6 prochains mois. L’une des raisons que les RH et décideurs mettent en avant pour expliquer ce choix : le bon déroulement des expériences passées.

Et le gouvernement sortant semble également de cet avis puisqu’il a fait de l’alternance le fer de lance de son mandat…

Des avantages aussi pour les alternants 

L’alternance est intéressante pour les entreprises, qui peuvent s’appuyer sur des aides du gouvernement pour embaucher des jeunes motivés. Mais elle l’est également pour les alternants !

Au-delà du fait que l’alternance soit plébiscitée par de nombreux jeunes, car elle permet de se former au métier de ses rêves tout en ayant déjà un pied dans le monde du travail, l’aspect financier est également à prendre en compte

En effet, les futurs étudiants évoquent bien souvent la question du coût. Les études peuvent revenir très cher, entre le prix de la formation, les repas, les loyers… Mais il n’en est rien en alternance. Contrairement aux formations uniquement théoriques, votre formation est gratuite pour vous en tant qu’apprenti en alternance. Mieux encore, vous êtes rémunéré ! En effet, dans ce type de formation, c’est l’employeur qui prend en charge votre scolarité. Et, en plus, il vous verse un salaire. Cette rémunération va de 27% à 100% du SMIC. Elle est définie selon l’âge et l’ancienneté de l’apprenti et le type de contrat qui le lie à l’entreprise. Vous aurez alors de quoi assurer vos dépenses courantes, et vous consacrer pleinement à l’obtention de votre diplôme. Attention à bien vous renseigner par avance, car la rémunération varie en fonction du type de contrat (apprentissage ou professionnalisation). 

S’il n’était pas toujours évident pour les employeurs d’embaucher des alternants, le gouvernement Macron a vraisemblablement motivé les entreprises grâce à des aides financières importantes.

Les politiques favorisant l’alternance 

Si l’alternance est de plus en plus en vogue les recruteurs comme les étudiants, c’est aussi que les politiques gouvernementales ont très largement favorisé ces types de contrats à travers différents dispositifs. Et cela a porté ses fruits ! C’est ainsi qu’en 2021 un nouveau record a été battu. 2020 avait déjà été une année faste pour l’alternance. En particulier pour l’apprentissage ! En effet, la barre des 500 000 contrats d’apprentissage avait été largement dépassée pour la toute première fois. Ce qui représentait quand même une hausse de plus de 40% par rapport à 2019.

source : Ministère du travail (travail-emploi.gouv)

Une progression fulgurante, donc, qui s’est encore amplifiée avec près de 718 000 contrats d’apprentissage signés entre le 1ᵉʳ janvier et le 31 décembre 2021. Soit un bond de 37% par rapport à 2020 !

Mais concrètement, quelles politiques ont permis un tel essor ? Tendent-elles à s’inscrire dans la durée ? 

Le plan 1 jeune, 1 solution

Mesure phare du gouvernement Macron concernant l’alternance : le plan 1 jeune, 1 solution. Prolongé à plusieurs reprises, ce plan propose plusieurs aides en faveur de l’alternance avec comme objectif principal : la relance de l’emploi pour les jeunes. Initialement lancé en 2020, il a été prolongé tout au long de l’année 2021 puis en début de 2022. Bonne nouvelle, il vient par ailleurs d’être annoncé que ce dispositif serait prolongé jusqu’à la fin de l’année 2023 !

source : centre-inffo.fr

L’aide financière

Ainsi, les entreprises ont pu bénéficier d’une prime de 5 000 euros pour un jeune de moins de 18 ans, ou de 8 000 euros dans le cas d’un alternant majeur. De plus, l’aide à l’embauche a été étendue à la fonction publique et territoriale depuis 2021. Jusqu’alors non concernée par les aides à l’embauche, un décret publié au Journal Officiel le 20 décembre 2020 a permis la mise en place d’une aide dédiée. Depuis, tout comme dans le secteur privatif, elle est versée pour chaque contrat d’apprentissage. Cependant, le montant est légèrement différent puisque l’aide s’élève à 3 000 euros.

L’évolution de la limite d’âge

Autre nouveauté sous le mandat Macron : la repousse de la limite d’âge pour signer un contrat d’apprentissage. Celle-ci s’élève désormais à 29 ans, contre 25 auparavant, de quoi booster la reconversion professionnelle et la formation continue ! 

La diminution de la durée minimale du contrat

Ces dernières années, la durée minimale du contrat a été réduite à 6 mois (au lieu d’un an). L’alternance est donc désormais accessible pour les formations courtes.

Des formalités allégées

Dans la même logique d’accessibilité à l’alternance, les formalités relatives au contrat ont été revues. Ainsi, les entrées en apprentissage sont possibles à tout moment, et donc même en cours d’année scolaire. De plus, les modalités de rupture de contrat ont été facilitées et le dépôt du contrat d’apprentissage se fait directement auprès de l’opérateur de compétences (OPCO), et ce depuis le 1ᵉʳ janvier 2020.

Réélection de Macron : quelle suite pour ces politiques ? 

Ces 5 dernières années ont donc été bien riches en initiatives pour favoriser le développement des contrats d’alternance. Et tout donne à croire qu’elles ont porté leurs fruits avec un nombre record de contrats d’apprentissage signés en 2021. Mais cette politique tend-elle à perdurer avec la réélection du président sortant ? Pour y voir plus clair, tentons d’analyser le discours du candidat Emmanuel Macron à ce propos lors de l’élection présidentielle.

Pendant la campagne, le candidat de la République en marche a réitéré son souhait de favoriser l’apprentissage dans son optique de plein-emploi. Il a pour cela rappelé les chiffres de son mandat et notamment les 3 millions de jeunes qui ont trouvé une formation grâce au plan 1 jeune, 1 solution. 

Ainsi, pour son second mandat, E. Macron souhaite “faire de la formation une possibilité pour chacun” en rappelant les actions menées ces dernières années.

De plus, afin de faciliter l’accès au numérique, Emmanuel Macron souhaite former avant 2030, 1 million de personnes aux métiers d’avenir (intelligence artificielle, énergie, transition écologique) dont plus de 400 000 spécialistes informatiques. Le candidat souhaite également poursuivre la modernisation du code du travail.

Autre annonce phare du tout nouveau gouvernement concernant spécifiquement l’alternance, il vient d’être révélé que les aides visant à promouvoir ce format d’apprentissage devraient être prolongées « au moins jusqu’à la fin de l’année 2022 ».

« Nous avons réussi un grand pari en matière d’apprentissage, s’est félicité le ministre du Travail. Il y a quatre ans nous étions à 300.000 apprentis par an, nous sommes à 700.000, l’objectif est 1 million. Pour atteindre 1 million il faut prolonger les aides à l’apprentissage. »

Olivier Dussopt, Ministre du Travail – interview RTL

L’alternance et la formation restent donc le fer de lance du président réélu.
Et avec la plupart des dispositifs d’aide encore d’actualité, le boom de l’alternance n’est pas près de s’épuiser ! 🙂

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