Tuteur en entreprise : comment bien accompagner un alternant ?

Transmettre son savoir-faire, préparer l’avenir, renforcer une équipe en fidélisant de nouveaux talents… Accueillir un alternant est une véritable opportunité pour une entreprise. Mais pour que l’expérience soit une réussite, une figure joue un rôle essentiel : le tuteur. C’est lui qui guide, rassure et accompagne la montée en compétences du jeune tout au long de l’année. Et si devenir tuteur ne s’improvise pas, l’exercice n’a néanmoins rien de compliqué ! Il faut simplement disposer des bons outils, d’un cadre structuré et de quelques réflexes de management pédagogique.

Alors en quoi consiste votre rôle de tuteur en alternance ? Comment encadrer un alternant au quotidien ? Et comment gérer les situations délicates ?

Le tuteur en entreprise : un pilier discret, au rôle déterminant

On réduit parfois le rôle du tuteur (ou maître d’apprentissage) à de la simple supervision. Alors qu’en réalité, il s’agit d’une mission bien plus stratégique… Le tuteur est la personne-ressource de l’alternant, celle qui va l’aider à comprendre l’entreprise, à assimiler les outils et à progresser dans ses missions. En un mot, c’est lui qui l’accompagne dans la réussite de sa formation ! Il devient un véritable repère pour l’alternant en entreprise d’accueil.

Un bon tuteur ne fait pas « à la place de », mais montre « comment faire », pour ensuite encourager l’autonomie du jeune étudiant en alternance. Il l’aide à :

• développer une vision claire du métier et de ses enjeux ; 
• prendre les bonnes habitudes professionnelles ;
• gagner en efficacité ;
• comprendre les codes implicites qui structurent la vie d’une entreprise.

Le tuteur en alternance est aussi le relais entre l’école et l’entreprise. C’est lui qui s’assure que le rythme, les missions et les objectifs restent cohérents avec le programme pédagogique.

Ce rôle nécessite de la patience, de bonnes capacités de communication et une réelle envie de transmettre. Et il suppose surtout d’adopter une posture rassurante ! L’alternant fait généralement ses premiers pas dans le monde du travail, parfois avec un peu d’appréhension… En tant que tuteur en entreprise, vous est là pour sécuriser cette insertion, lever les doutes et soutenir l’envie d’apprendre 🙂

Les bonnes pratiques pour accompagner un alternant

Quelles sont les étapes à suivre pour bien intégrer un alternant en tant que tuteur en entreprise ? Zoom sur les actions à mettre en place, avant même l’arrivée de l’étudiant et tout au long de l’année.

1. Bien préparer l’arrivée de l’étudiant

Le premier rôle du tuteur en entreprise consiste à réussir l’intégration de l’alternant. Or, une intégration réussie repose d’abord sur une préparation rigoureuse ! Plus votre alternant se sent attendu, plus il s’investira naturellement dans son poste.

Quelques étapes à suivre : 

• clarifier le cadre de l’alternance : définir les missions, les objectifs et les outils à maîtriser, les interlocuteurs clés du futur alternant, son rythme de travail ou encore les règles internes qu’il devra suivre ;
• préparer un petit guide ou un document d’accueil : il vous permet de centraliser les informations essentielles pour les transmettre plus facilement à l’étudiant, avec :
  • une fiche « Qui fait quoi » dans l’entreprise ;
  • le planning des 2 premières semaines ;
  • les accès informatiques ;
  • un document « Les 10 règles de vie dans l’équipe » ;
  • les principaux contacts ;
• prévenir les équipes : tout le monde doit comprendre le rôle de l’alternant, son niveau d’expérience et la manière dont il va s’intégrer au quotidien. Une équipe préparée devient pédagogiquement plus accueillante.

Un tuteur en entreprise doit aussi être disponible (surtout au début de l’alternance !). Réservez quelques heures la première semaine pour expliquer les méthodes et les attendus, les projets en cours ou les bonnes pratiques internes… L’alternant arrive souvent avec beaucoup de stress et un réel besoin de repères : votre présence permet de construire une relation de confiance dès le départ.

2. Guider l’alternant dès le premier jour

Les premiers jours de l’alternant dans son entreprise d’accueil sont décisifs. Ils posent les bases de votre relation et ont une influence sur la confiance de votre alternant. Pour être un bon tuteur en entreprise, vous devez trouver l’équilibre : rassurer, guider… mais aussi responsabiliser.

Lors de l’accueil, prenez le temps de présenter les lieux, l’équipe et les projets actuels. N’oubliez pas que ce qui vous paraît évident n’est pas toujours logique pour un jeune étudiant en alternance ! Vous devez par exemple expliquer le sens du travail : à quoi sert cette mission ? À qui profite-t-elle ? Comment s’articule-t-elle dans l’organisation ?

Les premiers jours vous permettent aussi d’évaluer le niveau réel de votre nouvelle recrue. Rares sont les jeunes alternants à oser dire ce qu’ils ne savent pas faire 😉 Alors pour les encourager à être honnêtes sur leurs connaissances et leurs capacités, vous devez instaurer un climat bienveillant. Commencez par exemple par une mission accessible (pour mettre l’alternant à l’aise), mais valorisante (pour qu’il se sente utile). Cela vous permet de créer une dynamique positive ! Et vous pouvez ensuite plus facilement adapter le rythme et les missions à venir…

3. Piloter sa montée en compétences

Tuteur en entreprise, vous n’êtes pas là uniquement pour résoudre d’éventuels problèmes ou répondre aux questions ! Vous êtes un soutien et un guide pour l’alternant, et avez pour mission de l’accompagner progressivement vers l’autonomie…

Pour cela, pensez à :

• établir une feuille de route : prise en main des outils, maîtrise des procédures, autonomie sur certaines tâches, participation à un projet plus complexe… Vous pouvez planifier un parcours sur 6 à 12 mois, avec des objectifs par trimestre par exemple. Ce « planning » permet à l’alternant de visualiser son évolution (et peut éviter des périodes de découragement !) ;
• varier les missions : certaines tâches doivent être formatrices, d’autres plus opérationnelles. Vérifiez régulièrement l’avancée de la formation, pour aligner les missions en entreprise avec les apprentissages théoriques ;
• adapter le rythme : certains jeunes apprennent très vite mais manquent de structure. D’autres ont besoin de répéter ou de poser des questions. Il n’existe pas de profil universel ! Pour bien accompagner votre alternant, pensez à adopter une écoute active, à observer, ajuster et encourager, mais aussi à fixer des attentes claires.

Rien n’est plus motivant pour un alternant que de comprendre l’impact de son travail. Pour cela, il ne doit pas être cantonné à des tâches mécaniques ! Il doit voir comment ses actions s’inscrivent dans un ensemble, et comprendre comment ses missions contribuent à la performance de l’équipe ou de l’entreprise.

4. Communiquer et développer une relation de confiance

Les compétences relationnelles sont indispensables pour une alternance réussie ! Et parmi elles : la communication. En effet, un alternant qui n’ose pas poser de questions finit par accumuler de la frustration ou des erreurs. Et à l’inverse, un alternant trop dépendant s’épuise (et épuise son tuteur !).

La communication doit être honnête. Il est tout à fait normal qu’un alternant fasse des erreurs, et il est important qu’il puisse s’exprimer sans crainte. En tant que tuteur, vous devez apprendre à faire des retours constructifs. Formulez vos critiques avec bienveillance, en donnant des exemples et des faits. Et n’oubliez pas d’expliquer à l’alternant comment s’améliorer 🙂

Pour une communication efficace, vous pouvez programmer : 

• un point hebdomadaire (environ 30 min) : ce moment dédié vous permet de vérifier l’avancement des apprentissages, de répondre aux interrogations de l’alternant et de clarifier les prochaines étapes. Posez ces questions chaque semaine : 
  • de quoi es-tu le plus fier cette semaine ?
  • quel a été ton blocage principal ?
  • quelle compétence souhaites-tu renforcer ?
  • de quoi as-tu besoin de ma part ?
  • comment évalues-tu ta charge de travail ?
• un bilan mensuel : plus structuré, ce rendez-vous est l’occasion de faire le point sur les qualités et les progrès observés, les points à travailler et les missions à venir. Et en tant que tuteur, vous devez aussi être prêt à recevoir du feedback ! En effet, les alternants ont souvent un regard neuf, et leurs remarques peuvent améliorer certains process internes.

Important : n’oubliez pas que le tuteur en entreprise n’est pas le seul « responsable » de l’accompagnement de l’alternant ! L’école ou le CFA est aussi un relais essentiel en cas de difficulté. Maintenir un contact régulier avec l’organisme de formation vous permet de bien accompagner votre étudiant, et de maximiser ses chances de réussite.

5. Valoriser les réussites et gérer les difficultés

N’oubliez pas qu’en tant que tuteur en entreprise, vous devez aussi encourager l’esprit d’initiative de l’alternant. Il doit apprendre à poser des questions et proposer des idées, à analyser ses résultats… Plus vous valorisez ces comportements, plus il gagne en autonomie et en maturité professionnelle. 

Pour responsabiliser votre alternant, pensez à lui confier des missions à valeur ajoutée, lui donner de la visibilité sur les projets et lui permettre d’être force de proposition. Il devient rapidement plus efficace, plus autonome et plus attaché à l’entreprise. Et pensez à valoriser ses réussites ! Vous pouvez en parler en réunion ou dans un message destiné à l’équipe. N’oubliez pas qu’un compliment argumenté vaut généralement bien plus qu’un simple « bravo » : il renforce la confiance, il sécurise et il motive 🙂

Même si vous remplissez parfaitement votre rôle de tuteur, l’alternant peut faire des erreurs ou faire face à certaines difficultés : 

• une perte de motivation : les missions lui semblent répétitives, la charge de travail est trop importante, il a du mal à suivre ses cours… La solution : ouvrir la discussion. Un échange franc, suivi d’un réajustement des missions ou du rythme, suffit souvent à relancer la dynamique ;
• des difficultés à assurer ses missions : là encore, la clarté est votre meilleur allié. Commencez par expliquer à l’alternant ce qui ne fonctionne pas. Vous pouvez ensuite reformuler les attentes et revoir la méthode utilisée. Si besoin, fixez des objectifs plus simples (et évaluez les progrès une semaine après) ;
• un désaccord ou un problème relationnel : mieux vaut intervenir avant que la situation ne s’envenime. Vous pouvez régler le problème en tant que tuteur, ou faire appel à un tiers (RH, manager expérimenté ou coach de l’école). L’objectif ? Désamorcer les tensions et apporter rapidement une solution objective et apaisée.

Préparer l’après-alternance : une démarche gagnante

La fin du contrat d’alternance ne doit jamais être un moment flou. Plus vous anticipez, plus la transition sera sereine pour tout le monde ! Dès les dernières semaines, échangez avec l’alternant pour clarifier la suite : embauche, poursuite d’études ou accompagnement vers une nouvelle opportunité ?

Si l’alternant a été performant et qu’un poste est disponible, transformer son alternance en CDI est souvent un choix stratégique. Vous gagnez un collaborateur déjà formé, motivé et immédiatement opérationnel.

Et même si vous ne pouvez pas l’embaucher, vous avez un rôle clé à jouer. Vous pouvez l’aider à retravailler son CV et à préparer des entretiens… ou même activer votre réseau ! Ce soutien final compte énormément et renforce l’image d’une entreprise qui prend soin des jeunes qu’elle forme.

Pourquoi un bon tuteur change tout (pour l’alternant… et pour l’entreprise !)

Devenir tuteur en entreprise, ce n’est pas seulement accompagner un alternant dans sa progression. C’est participer à la transformation de l’entreprise, développer une culture de la transmission, renforcer sa marque employeur et préparer de futurs collaborateurs performants et engagés. Bien structuré, le tutorat devient un investissement durable, bénéfique pour l’organisation, le tuteur… et l’alternant.

Et la bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas seuls ! Organisme de référence dans la formation en alternance, l’iSCOD accompagne les entreprises à chaque étape de leur recrutement. Définition du besoin, sélection des meilleurs profils, suivi des alternants et soutien aux tuteurs, outils pédagogiques, bilans réguliers et accompagnement administratif… N’hésitez pas à contacter nos responsables relations entreprises pour recruter vos futurs alternants !